Discours de Younes BenakkiSG du CESE Maroc & de l’UCESAPlénière du CESE de FranceParis, 26 juin 2024

Discours de Younes Benakki
SG du CESE Maroc & de l’UCESA
Plénière du CESE de France
Paris, 26 juin 2024


M. Thierry Beaudet, Président du CESE de France et président en exercice de l’UCESIF
Mesdames, Messieurs les Présidentes et Présidents des CES membres de l’UCESIF
Mesdames, Messieurs les conseillers du CESE de France et des CES membres de l’UCESIF
Mesdames & Messieurs, chers collègues

Je suis particulièrement honoré de participer avec vous à cette plénière dans cet édifice, chargé d’histoire, et prononcer ce mot au nom de M. Ahmed Reda Chami, Président du Conseil économique, social et environnemental du Royaume du Maroc et de l’Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA).

Monsieur le Président,

Vous avez associé plusieurs CES francophones au projet d’avis porté par votre Conseil sur le sujet de « La francophonie contemporaine à la croisée des défis économiques et numériques : quels futurs enjeux privilégier ? ».
Le CESE du Royaume du Maroc a adhéré pleinement à ce projet et nous sommes ravis d’avoir contribué, à travers une audition et une note de proposition, à cet avis qui sera adopté par votre auguste Assemblée. Je voudrais, à cet égard, vous féliciter Monsieur le Président Beaudet, pour cette initiative qui présente est un bon exemple de coopération à promouvoir entre nos Assemblées qui renforce nos liens et donne plus de sens à nos actions. Au-delà de cette contribution, il s’agit pour nos Conseils, de co-construire des solutions qui reflètent fidèlement les priorités et besoins des citoyens et d’unir leurs forces pour faire entendre efficacement la voix de la société civile organisée de l’espace francophone sur les principaux enjeux, comme c’est le cas aujourd’hui pour les défis économiques et numériques. Une voix utile, en particulier dans le contexte actuel, marqué par des incertitudes, voire des turbulences, pour porter des solutions de progrès au profit de l’ensemble des citoyens.

Je tiens également à féliciter la Commission chargée des Affaires européennes et internationales qui a préparé cet avis et saluer l’approche pertinente du Rapporteur du thème, Jean-Lou BLACHIER, qui a fait le déplacement à Rabat, avec M. Said Darwane, pour échanger avec des membres du CESE du Maroc sur ce sujet et recueillir des propositions pour porter cet avis au Sommet de la francophonie, prévu dans trois mois à Villers-Cotterêts.
En recevant votre délégation, le Président Ahmed Reda Chami avait confirmé la pleine disposition du CESE Maroc à contribuer activement à cet avis et avait proposé de travailler sur des sujets d’intérêt commun. C’est le cas pour la gouvernance de l’eau, évoqué ce matin dans le cadre de l’UCESIF, et prochainement la portabilité des droits sociaux qui a fait l’objet d’une première série d’échange entre nos deux Conseils. C’est aussi dans cet esprit, Monsieur le Président, que le CESE du Maroc souhaite approfondir davantage la collaboration avec le CESE de France, qui occupe, comme le savez une place singulière, dans le dispositif de notre coopération internationale, depuis l’installation de notre Conseil. Aujourd’hui, il nous incombe de donner à cette coopération un caractère plus programmatique pour mieux améliorer le fonctionnement de nos Conseils et s’adapter aux évolutions institutionnelles, nécessaires pour connecter davantage les Conseils aux attentes des citoyens et assurer un meilleur arrimage des recommandations avec les besoins et aspirations des citoyens dans des sociétés en pleine mutation.
Monsieur le Président, Mesdames & Messieurs,
Le sujet de la francophonie qui nous réunit aujourd’hui dispose d’une grande force : c’est de pouvoir réunir en son sein des nations extrêmement diverses avec des cultures et des langues qui se comptent par centaines et, dans le même temps, d’avoir un élément commun très fort en partage : la langue et la culture française. Cet atout extraordinaire est un vecteur de co-développement majeur qui prend d’autant plus de valeur que nous avons la chance de vivre aujourd’hui un développement intimement lié avec l’évolution du savoir.
Autre caractéristique remarquable des Etats francophones est aussi et surtout d’avoir majoritairement une population jeune, en particulier en Afrique, avec des natifs du numérique qui parlent tous la même langue. Miser sur ces jeunes en mettant en oeuvre une politique d’inclusion de tous sur tous les territoires et en leur facilitant la concrétisation des idées qu’ils peuvent avoir par un accompagnement adéquat et des mécanismes d’échange de bonnes pratiques, permettrait de créer les emplois, la richesse et le développement auxquels ils aspirent.
Notre Conseil qui soutient cette démarche a formulé une série de propositions au projet d’avis porté par le CESE de France pour utiliser l’espace francophone comme espace de communication privilégié pour un développement économique et culturel harmonieux en utilisant au mieux les technologies numériques qui fournissent à la fois un outil d’échange unique et un terrain de développement de richesse et d’emplois qui est l’un des plus vaste que l’on ait connu.


Permettez-moi de rappeler certaines recommandations formulées par le CESE du Maroc dans ce sens :
L’institutionnalisation de relations entre les incubateurs de start-ups et la mobilité des porteurs de projets innovants dans l’espace francophone. Une des actions envisageables dans le cadre de l’UCESIF serait de promouvoir un sujet d’auto-saisine au niveau de tous les CES/IS membres : numérique, jeunesse et développement économique et social.S’agissant des TPE et PME dans l’écosystème international francophone, il y a lieu de :
 mettre en place des programmes de formation spécifiques pour les jeunes entrepreneurs, axés sur l’apprentissage du français des affaires.
 offrir des incitations des bourses d’études pour les jeunes entrepreneurs qui choisissent d’apprendre le français.
 établir des partenariats entre le gouvernement, les entreprises privées et les institutions éducatives.
 sensibiliser les jeunes entrepreneurs sur l’importance stratégique du français dans le contexte économique mondial.
 mettre en évidence les avantages d’une maîtrise du français pour accéder
aux marchés francophones en Afrique et ailleurs.


Monsieur le Président,

Votre homologue et ami, Ahmed Reda Chami, m’a chargé de vous réitérer son attachement à renforcer la coopération entre les deux Conseils et se réjouit de vous recevoir à Rabat la semaine prochaine pour mettre en oeuvre nos projets communs. En souhaitant à vous tous pleins succès aux débats qui vont suivre, je vous remercie.